3^ème dimanche de l’avent

Gaëlle,

Me voici en Inde et je te remercie de m’avoir un jour envoyé cette lette parce que tu voulais  mieux comprendre ce qui s’était passé à Bethléem. Depuis, il me semble que je regarde le monde autrement : Noël, ce n’est pas il y a plus de deux mille ans à Bethléem, Noël c’est aujourd’hui.

Ce matin, j’ai pris le train pour aller à Calcutta, j’ai essayé de dormir mais je n’arrivais pas à trouver une position   pour apaiser mes courbatures. J’avais peu de place, les bagages de mon voisin envahissaient tout le compartiment.  Aussi je suis allé   m’asseoir près d’une porte ouverte.

 Un petit enfant mendiant vient me rejoindre. Les présentations sont vite faites. Son sourire est une porte grande ouverte. Nous nous regardons en riant. La communion s’installe franche, simple et vraie. C’est comme si nous nous connaissions depuis longtemps. Nous ne parlons pas la même langue et pourtant !

On lui a donné un paquet de biscuits  tout neuf, il me le montre comme un trésor, il l’embrasse. Ce modeste cadeau le transporte dans une joie incroyable. Sa joie déborde et s’empare d e moi, et nous regardons ensemble le paysage défiler. Mystérieusement réunis, il n’est rien besoin de dire, il n’est rien besoin de faire  !

L’enfant de la crèche ne parlait pas, la parole s’est faite silence.

Là où Dieu s’incarne, il n’y a rien d’extraordinaire. Il y a du silence, il y a de  la joie à partager.

Noël, c’est voir dans l’ordinaire de chaque jour la  gloire de Dieu au plus haut des cieux

A la semaine prochaine

Daniel